Développer la responsabilité des étudiants à travers des relations pédagogiques résonantes. La résonance comme outil conceptuel critique pour améliorer la prise de décision en gouvernance scolaire
Financé par la FNRS, mené à la Chaire Hoover de l'UCLouvain
Ce projet s’intéresse au potentiel pratique du concept de résonance, développé dans les travaux récents du sociologue Hartmut Rosa, en matière de gouvernance scolaire. Dans un premier temps, il vise à articuler le lien entre la résonance et le développement de la responsabilité des étudiants et, plus largement, à analyser la capacité du cadre conceptuel de la résonance à promouvoir une série d’objectifs éducatifs. Ensuite, le projet entend se servir de ces résultats pour développer un outil conceptuel et normatif à même d’orienter la prise de décisions éducatives. L’objectif final sera de fournir une architecture conceptuelle pour apprécier la primauté normative de la relation pédagogique au-delà des abstractions individualisantes afin d’alimenter la recherche sur la gouvernance de l’éducation et de renforcer la justification des décisions éducatives sur base d’une logique relationnelle.
Le concept de résonance décrit le revers de l’aliénation et donc un mode de relation caractérisé par quatre moments : le contact (être affecté), l’efficacité personnelle (répondre), l’assimilation (se transformer) et l’indisponibilité (laisser advenir). Son essence réside dans une dynamique d’autotransformation rendue possible par la responsivité de la relation avec un autre qu’on ne contrôle pas.
Le premier volet du projet suit l’hypothèse selon laquelle des relations pédagogiques résonantes développent la composante attentionnelle de la responsabilité, laquelle est irréductible à une compétence. Cette hypothèse se base sur une lecture critique des travaux récents sur le développement de la responsabilité en psychologie cognitive qui insistent sur la dimension responsive de toute relation responsable avec autrui et le monde. Le deuxième volet suit l’hypothèse qu’une amélioration des prises de décision en gouvernance scolaire est possible grâce à un déplacement conceptuel qui recadre des objectifs éducatifs en fonction d’un mode de relation au lieu de variables liées aux individus.