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Mon parcours
Je suis un chercheur américain basé en Belgique, où je vis depuis 2008. J'ai immigré ici après avoir rencontré ma femme, Marina, aux États-Unis pendant ma dernière année d'études secondaires. Nous vivons avec notre fils James Ernest à Grez-Doiceau.
Mon intérêt pour l'éducation et la gouvernance scolaire est né de trois sources.
Au cours de mes études de premier cycle, j'ai étudié en profondeur les théories philosophiques contemporaines de la reconnaissance et de l'identité. Ces théories m'ont donné un éclairage puissant pour comprendre les grandes impasses politiques actuelles, mais elles m'ont aussi laissé frustré par leur manque d'applicabilité pratique. En effet, la politique de l'identité et de la reconnaissance est en grande partie une impasse, en raison de la dimension subjective irréductible de la relation à soi qui sous-tend l'autonomie. La seule façon d'avancer, semble-t-il, est de donner aux jeunes les outils dont ils ont besoin pour développer une relation durablement positive avec eux-mêmes par le biais de l'éducation. C'est ainsi qu'est né le concept de « compétences identitaires », qui a donné le coup d'envoi de ma recherche doctorale.
Cependant, au fur et à mesure que je poursuivais mes recherches, j'ai été confrontée à une double limite de ce concept. D'un point de vue théorique, il m'est apparu clairement que l'« approche par les compétences » était insuffisante pour conceptualiser les prérequis éducatifs du travail identitaire tout au long de la vie. Quelque chose d'autre, lié à la dynamique de l'attention collective, était également nécessaire. Cette dynamique semblait toutefois dépendre davantage des conditions institutionnelles de l'attention des enseignants que d'un quelconque idéal pédagogique. Cette intuition m'a été confirmée par l'expérience de mon épouse, enseignante à l'école primaire dans différents programmes d'immersion en langue anglaise en Wallonie. En écoutant attentivement les facteurs qui façonnaient son attention au quotidien, j'ai pu mieux apprécier l'importance centrale de la gouvernance scolaire dans la détermination de la formation et de l'évolution des relations pédagogiques.
Enfin, mon intérêt pour l'éducation est motivé par mes propres expériences, vivifiantes et aliénantes, à la fois en tant qu'enseignant et en tant qu'élève. En grandissant, j'ai aimé apprendre mais j'ai détesté l'école avec passion. En tant qu'adulte, j'ai vécu d'innombrables expériences extraordinaires en établissant des liens avec les élèves et en étant témoin de leur croissance, et tout autant d'expériences frustrantes où ma pédagogie a été handicapée par des administrateurs scolaires incapables de comprendre l'effet de leurs décisions sur les relations pédagogiques qui sont si cruciales pour la réussite des élèves. Ces expériences me motivent profondément à changer la façon dont les décideurs en matière d'éducation perçoivent le cœur relationnel de l'apprentissage.
Outre ma passion pour l'enseignement et la recherche, j'aime cuisiner, jardiner, jouer de la guitare et chanter. J'ai aussi récemment développé une passion pour le sport - mieux vaut tard que jamais !